Du collectage de la mémoire « îloute » à un Web documentaire
Les îles de l’estuaire de la Gironde ont connu une période d’activité intense, dûe à la prolifération, en Europe, dans la seconde moitié du XIXe siècle, d’un puceron parasite, le phylloxéra, qui va décimer tous les grands vignobles continentaux.
Sur les îles, la pratique de submersion des parcelles, pour amender les sols, va permettre de lutter efficacement contre ce fléau, qui s’attaque, sous terre, aux racines des ceps de vigne. Le parasite est ainsi noyé.
À la fin du XIXe siècle, saisissant cette aubaine, de grands négociants en vins bordelais, associés à des hommes d’affaires et de biens, vont développer sur l’archipel de véritables outils industriels de production viticole. Une main-d’œuvre importante sera installée sur place, au cœur de véritables villages. On dénombre alors environ 600 habitants permanents sur l’ensemble des îles.
Au début du XXe siècle, ces propriétés viticoles sont prospères. Sur ces terres, de petites sociétés humaines, parfaitement organisées autour du travail, vivent en quasi autonomie, au milieu des eaux estuariennes.
La crise de surproduction viticole des années 50 va amorcer le lent déclin des îles, qui verront leurs derniers habitants partirent au début des années 80.
Cette expérience humaine insolite aura donc duré environ un siècle. Nous avons souhaité en rencontrer les derniers témoins, afin que cette histoire, leur histoire, ne sombre pas dans l’oubli.
Avec méthode, et sous l’accompagnement scientifique de P. Clarac ( Anthropologue , Université de Bordeaux 2), nous les avons questionnés sur leurs conditions d’existence, à l’époque, sur les îles de l’estuaire de la Gironde. Une trentaine de personnes, constituant un panel représentatif de ces sociétés humaines insulaires, ont ainsi renseigné, lors d’entretiens filmés, enregistrés, puis retranscrits, un questionnaire précis et détaillé.
Ces témoignages ont été versés aux Archives Départementales de la Gironde, validant ainsi l’étape stricte de la conservation de ce patrimoine immatériel, la mémoire « îloute ».
Mais, rapidement, il nous est apparu que quelque chose manquait à cette démarche. En effet, l’archipel de l’estuaire de la Gironde demeure, au-delà des deux rives qui le bordent, un territoire très largement méconnu.
Aussi, nous avons souhaité réaliser un support audiovisuel novateur, interactif, ludique et pédagogique. Le Web documentaire « Îlouts, De terre et d’eaux mélées » est un média grand public de découverte, grâce aux interventions de spécialistes compétents et reconnus, des îles de l’estuaire de la Gironde.
Webdocumentaire réalisé par :
DAVID DE SOUZA
Écriture, entretiens collectage, transcriptions, réalisation et montage vidéo, pilotage du projet
OLIVIER SOUILHÉ
Réalisation vidéo et cadrage collectage, prises de vue, réalisation et montage vidéo, pilotage du projet.
SAMUEL MERZEAUD
Réalisation graphique, développement et réalisation du Webdoc, pilotage du projet.