En ce 28 avril 2017, il y eut un peu de 1947. De 1956. De 1965. De 1977…
TRESE est parti depuis plus de deux ans pour une prospection de l’estuaire de la Gironde. Une navigation de longues vue et haleine, appareillée sous différents focus, l’estuaire y étant appréhendé sous le regard croisé d’anciens iloûts et de glaneurs à l’écoute.
La salle était pleine de lunettes grand-ouvertes, de pavillons phonographiques hissés sur le grand-mât, de feutrages d’étoffes dans le sillon.
Des paysages ont émergé – cette boue comme une ventouse qui achoppe les souvenirs ; ces limons étals qui brillent dans le froissement des vagues ; des touches d’éternité, « la mer allée avec le soleil », qui se repent déjà de son accointance avec la marée…
Des bouches projetées se sont ouvertes sur grand écran, et dans le ressac ont animé des corps d’enfants, des corps de vieilles ; des voix de rocs saillant les mots dans le flux ; des riffs de cordages tirant les voiles de palais édentés ; et toujours ce martèlement des rames et des trémolos du cœur…
La barge s’est échouée sur le banc des souvenirs. Ils s’entassent et déjà les oiseaux du futur y déposent des graines. Excellent terreau pour ces premiers végétaux qui bruissent au vent.
TRESE : une coproduction NousAutres / Ville de Saint-André de Cubzac (Champ de Foire) / iDDAC, agence culturelle de la Gironde